Bua nó Bás
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Puisant sa source dans un univers de Dark Fantasy, Bua nó Bás est un jeu de rôle reposant sur des thématiques relatives aux vices de l'homme et à la géopolitique.

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Darzna na Anzal - Guerre et Paix

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Yûrai / Tixiana

Sans turban, la tête rasée en signe de deuil, le vénérable cadi Ahmad al-Kentali pénétra en criant dans le vaste diwan du Grand sultan Nebuhadnissar ad-Ghazi. A sa suite, une foule de compagnons, jeunes et vieux. Ils approuvaient bruyamment chacun de ses mots et offrent, comme lui, le spectacle déconcertant d’une barbe abondante sous un crâne nu. Quelques dignitaires de la cour tentèrent de le calmer, mais, les écartant d’un geste dédaigneux, il avança résolument vers le milieu de la salle, puis, avec hargne, il sermonna tous les présents, sans égards pour leurs rangs :

- Osez-vous somnoler à l’ombre des cerisiers dans une heureuse sécurité, dans une vie frivole comme la fleur du jardin, alors que vos frères ben-huriens n’ont plus pour demeure que les selles des chameaux ou les entrailles des vautours ? Que de sang versé ! Que de belles jeunes filles ont dû, de honte, cacher leur doux visage dans leurs mains ! Les valeureux sarozaar s’accommodent-ils de l’offense et les preux Yûrais acceptent-ils le déshonneur ?

Toute l’assistance fut secouée par les gémissements et les lamentations, mais al-Kentali n’avait que faire de leurs sanglots.

- La pire arme de l’homme, lança-t-il, c’est de verser des larmes quand les épées attisent le feu de la guerre.

S’il a accompli son voyage jusqu’à la capitale du Sultanat, trois longues semaines sous l’imparable soleil du désert du Rekdal, ce n’était point pour mendier la pitié mais pour avertir les plus hautes autorités du monde sarozaar de la calamité qui vient de s’abattre sur les peuples ben-huriens et pour leur demander d’intervenir sans délai afin de mettre un terme au carnage.

« Jamais, depuis Sukh Khazar, que Dieu le maudisse, les Sarozaar n’ont été humilié de la sorte, répéta al-Kentali, jamais auparavant leurs contrées n’ont été aussi sauvagement dévastées. » Les hommes qui accompagnaient le cadi s’étaient tous enfuis des villes saccagées par l’envahisseur ; certains d’entre eux comptaient parmi les rares rescapés d’Harawa. Il les avait emmenés avec lui pour qu’ils puissent raconter, de leur propre voix, le drame qu’ils avaient vécu, un mois plus tôt.

C’était en effet durant le premier jour du mois de Yerson que les Hassling s’étaient emparé de la citadelle d’Harawa après un siège de trente jours. Les exilés tremblaient encore à la simple énonciation de ce sinistre événement, et leurs regards se figeaient comme s’ils voyaient encore devant leurs yeux ces grands chevaliers blonds en armures de mailles et de plates qui se répandaient dans les rues, sabre au clair, égorgeant hommes, femmes et enfants, pillant les maisons et profanant les mosquées. Lorsque la tuerie s’était arrêtée, deux jours plus tard, il n’y avait plus un seul Sarozaar dans les murs. Quelques-uns avaient profité de la confusion pour se glisser au-dehors, à travers les portes que les assaillants s’étaient fait une joie d’enfoncer. Les autres gisaient par milliers dans les flaques de sang au seuil de leurs demeures ou aux abords des mosquées. Parmi eux, un grand nombre d’imams, d’ulémas et d’ascètes soufis qui avaient quitté leurs pays pour venir vivre une pieuse retraite à l’intérieur des murs d’Harawa. Les derniers survivants ont été forcés d’accomplir la pire des besognes : porter sur leur dos les cadavres des leurs, les entasser sans sépulture dans des terrains vagues, puis les brûler, avant d’être, à leur tour, massacrés ou soumis à la servitude.  

Le sort réservé aux adeptes du culte solaire qui y vivaient fut tout aussi atroce. Aux premières heures de la prise, plusieurs d’entre eux ont participé à la défense de leurs quartiers situés au nord de leur ville. Lorsque le pan de la muraille qui surplombait leurs maisons s’était écroulé et que les guerriers blonds ont commencé à envahir les rues, les solariens s’affolèrent. La communauté entière, reproduisant un geste ancestral, se rassembla dans le Templo Major pour y prier. Loin de s’en émouvoir, les Hassling bloquèrent les issues, puis, empilant des fagots de bois tout autour, ils y mirent le feu. Ceux qui tentaient de sortir étaient aussitôt exterminés dans les ruelles avoisinantes. Les autres périrent, brûlés vifs. Quelques jours après ce drame, les premiers réfugiés d’Harawa parvinrent aux portes de Yûrai, aux portes du désert de Rekdal, à Qu’araca. En tant que grand cadi, al-Kentali accueillit ces gens avec bienveillance. Ce magistrat d’origine temûrienne était la personne la plus respecté de sa ville ; aux Harawiens, il leur prodigua conseils et réconforts. Selon lui, un Sarozaar ne doit pas rougir de fuir sa demeure. Les premiers sarozaar ne furent-ils pas des nomades, des bédouins, qui durent quitter leurs contrées en orient, dont les populations leurs étaient hostiles, pour chercher refuge en Yûrai, où leur religion était mieux accueillie ? Et n’est-ce pas à partir de leur lieu d’exil qu’ils lancèrent la guerre sainte, le Jihad, pour libérer leur patrie des idolâtres ? Les réfugiés devaient à présent se savoir les combattants d’une guerre sainte, les Moujahidines par excellence, si honorés dans les mythes que l’émigration du peuple sarozaar fut considéré comme les prémices de leur « Nahda », leur renaissance. Pour beaucoup, l’exil était même un devoir impératif. Nombre d’ulémas furent scandalisés de voir que certains Sarozaar, « subjugué par l’amour du pays natal », acceptaient de vivre en territoire occupé. « Il n’y a, dira un célèbre chroniqueur du nom d’al-Arasha, pour un Sarozaar, aucune excuse devant Dieu à son séjour dans une ville d’incroyants, sauf s’il est simplement de passage. En terre sarozaar, il est à l’abri des peines et des maux auxquels on est soumis dans les pays étrangers ; comme entendre, par exemple, des paroles écoeurantes au sujet des prophètes et des messagers divins, particulièrement dans la bouche des plus sots, être dans l’impossibilité de se purifier et de vivre au milieu des porcs et tant de choses illicites. Gardez-vous, gardez-vous de pénétrer dans leurs contrées ! Il faut demander à Dieu pardon et miséricorde pour une telle faute. L’une des horreurs qui frappent les yeux de quiconque habite le pays des infidèles et des paiens est le spectacle des prisonniers sarozaars qui trébuchent dans les fers, qui sont employés à de durs travaux et traités en esclaves, ainsi que la vue des captives portant aux pieds des anneaux de fer. Les cœurs se brisent à leur vue, mais la pitié ne leur sert à rien. »

Excessifs du point de vue de la doctrine, les propos d’al-Arasha reflétèrent néanmoins l’attitude de ces milliers de réfugiés rassemblés à Qu’araca. Si c’était bien évidemment la mort dans l’âme qu’ils ont abandonné leurs maisons, ils étaient déterminés à ne jamais revenir chez eux avant le départ définitif de l’occupant venu d’Occident et résolus à éveiller la conscience de leurs frères et sœurs dans toutes les contrées sarozaars. Autrement, pourquoi seraient-ils venus à Tixiana, sous la conduite d’al-Kentali ? N’était-ce pas vers le sultan que doivent se tourner les Sarozaars en ces heures qui s’annoncent difficiles ? N’est-ce pas vers le prince des croyants que doivent s’élever leurs plaintes et leurs doléances ?
A Tixiana, la déception des réfugiés sera à la mesure de leurs espoirs. Le sultan Nebuhadnissar commença par leur exprimer sa profonde sympathie et son extrême compassion, avant de charger six hauts dignitaires de la cour d’effectuer une enquête sur ces fâcheux événements. Ainsi que l’on pourrait s’y attendre, l’on n’entendit jamais plus parler de ce comité des sages. La guerre au Proche-orient, loin d’être bientôt achevée, ne faisait que commencer.

descriptionDarzna na Anzal - Guerre et Paix  EmptyRe: Darzna na Anzal - Guerre et Paix

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[ Altezzia - Valesse ]

Dans le bout de terre le plus au nord de Selvya, dans la plus grande ville de cette région, cloîtré dans une chambre aux murs de pierres lisses, se trouvait un jeune homme. Valesse était allongé sur son lit de bois, le dos de ses mains sur le front, il fixait le plafond traversé de poutres centenaires. Sortant d'une bien courte réunion de famille, il sentait toujours le regard de chacun posé sur lui. accompagné des sèche paroles de son grand père. Il se redressa alors lorsque son esprit ne supporta plus cette boucle infernale. Valesse se rendis compte alors que Kaleo, son aigle, martelait de son bec, les volets en bois de sapin de la fenêtre. Il alla donc pour les ouvrir et laisser pénétrer la lumière dans sa chambre. Un vent frais lui balaya le visage, tendis que le rapace dans un bref cri s'élança à pleines ailes.

"Pardonne moi, je n'avais pas à te retenir ici." Murmura Valesse qui avait senti le désespoir de son compagnon tout le temps qu'il attendait d'être libéré. Cette sensation traîna dans les pensé du jeune qui regardait le vol majestueux de Kaleo. Il en avait besoin, son sang l'appelait, il lui fallait partir, ces murs, ce plafond et cette porte. Il en eu d'un coup assez. Il se vêtis très rapidement et fila dans les couloirs du château. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la sorti, un sorte de connexion s’amplifia entre lui et son aigle. Comme si ce dernier l'appelait à l'imiter. Avant de quitter le Alta Altezzia, il ralenti le pas et se tourna alors vers l'écurie. Il eu une réflexion de quelques secondes, et cinq minutes plus tard il était au dos d'un destrier baptisé Cendre d'après sa couleur. Jamais de tout ses excursions solitaires il n'avait pris de monture. Celle-ci se révélait assez particulière. il dévala la montagne par l'un des deux seuls sentier existant, jusqu'au début d'un affluant du Silfrengearn où il laissa se reposer son chevale. Kaleo vint lui aussi poser ses serres près de Valesse qui s'était laissé tombé sur l'herbe dans la même position que sur son lit. Mais ici, il n'y avait de toit que le ciel de Alta.

Il ferma les yeux et libéra son esprit de son enveloppe charnel et parcouru la légère forêt. Comme à son habitude, telle un papillon, il se posa ici et là avec légèreté, silence et calme. N'effrayant ni ne rompant le silence de la nature. Il sent le courant froid sur les écailles d'un poisson, l'eau irriguant ses bronches.Il assista au fracas des bois dans un duel de cerf, puis à la danse rituel d'un troupeau de hyponear, sautant et en cercle autour du patriarche, frappant la terre de leur sabots fendu, leurs grandes oreilles vacillant dans l'air. Il sauta d'arbre en arbre avec un écureuil, puis senti le regard pensant d'une renarde, en contre bas, sur ce dernier. Une chose heurta l'esprit de Valesse lorsqu'il fut accueilli dans l'esprit septique de l'être au pelage automne. Un soupçon d'odeur était en suspens dans son esprit, comme d'une chose à laquelle on ne voulait plus y toucher, d'une blessure trop douloureuse ou effrayant pour oser ne serait ce que de la palper d'une pensé. Il pris son temps et calma la créature petit à petit, faisant fondre les barrières qu'elle avait dressé. C'est alors que l'odeur empli les narines, jusqu'au poumon de Valesse et vécu la torpeur tétanisante de la renarde qui revécu la scène : une nuit de pleine lune, sous la lumière de laquelle, elle faisait tomber des baies. Le temps d'un instant, celui de se retourner pour appeler ses deux petits, que l'odeur de la sueur accompagné de celle d'un parfum imprégné dans un tissus, et de relent d'odeur de chevale devinrent en un éclaire un cavalier qui d'un coup d'éperon ne laissa qu'une mère privé de sa progéniture si chère à ses yeux.

"Valrio !" s'exclama Valesse qui s'arracha à la tristesse accablante de la bête qui avait vu filer son frère au prix de ses deux petits.

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Altezzia - Aquila Valesse

Depuis toujours, les chevaliers ne revêtaient l'armure qu'en lice, afin d'honorer un défi courtois, ou sur le champ de bataille, quand les circonstances l'exigeaient. Pourtant, le jeune seigneur qui traversait la forêt de Silfrengearn était rutilant de cuivre et de laiton. Quelques heures plus tôt, comme chaque jour depuis son départ de l'Ordre, il avait trempé sa cotte de mailles dans un bain d'huile, frotté les plaques de sa cuirasse au vinaigre blanc, graissé ses genouillères et ses cuissots, puis, avec moult difficultés, revêtu son bel habit de guerre, ce qui n'était jamais une mince affaire quand on ne disposait pas d'un serviteur attaché à sa personne. Ce Chevalier voyageait seul, depuis que son écuyer avait disparu entre l'Istrasie et l'Alta, alors qu'il revenait du Bellum Domania, le Domaine de la guerre, Khunii Delkii, la terre de ces fieffés pendards d'Inreliths. Il n'avait point accordé d'importance à la désertion de son valet ; le vol de sa bourse, en revanche, l'avait autrement déconfit.

- Par tous les diables ! jura-t-il, en faisant constater le larçin par l'aubergiste, un Altien qui menaçait de dénoncer l'hôte impayeur aux officiers seigneuriaux. Comment te paierai-je ? Tu vois bien que je suis ruiné... Mais j'y pense...

Il songea que, la veille, son serviteur et l'aubergiste trinquaient d'un air louche et malveillant, tandis qu'il montait se coucher.

- Tu t'es acoquiné avec ce maudit voleur !

- Mais... Seigneur... protesta l'aubergiste, alors que le jeune homme l'avait saisi par le col, le secouant comme un misérable fagot de blé, je ne l'ai jamais vu partir, ce voleur.

- Tu mens par la bouche !

- Je n'ai rien vu, ni entendu quoique ce soit.

- Jure-le, par le Créateur et ses fils et filles.

- Je vous le jure, messire, par l'Eternel et la déesse du Soleil elle-même !

L'aubergiste, de l'index, montra la statue de cette sainte femme qui les toisait, menaçante, de son piédestal marbré, rappelant aux deux hommes la bassesse ainsi que le pathétisme de leur dispute.

- Tu ferais mieux d'invoquer Jaiseric, le saint patron des malandrins de ton espèce, grinça le chevalier fauché.

Après une ultime bourrade, le jeune seigneur relâcha l'hôtelier et alla s'asseoir sur son lit ; et tandis qu'il prenait sa tête à deux mains et maugréait, amer, dans sa barbe fournie :

- Donnez-moi ce coffre marqueté, proposa alors l'aubergiste d'un air altier, et je renoncerai à vos écots.

- Si je te donne mon coffre de voyage, comment transporterai-je mon armure ?

- Revêtez-là, beau seigneur.

- Et le caparaçon de ma monture ?

- Harnachez-le...

- Ce caparaçon est gainé de fer, et il me reste vingt-deux jours de voyage... Mon cheval suffoquerait en chemin.

- Vous faites bien grand cas de cette bête.

- Non, ça n'est pas une bête, c'est un Lazier des steppes qui vaut autant que ta maison !

- Je vous invite sérieusement à réfléchir, mon bon sire.

- C'est tout réfléchi ! éclata le chevalier.

Et une heure plus tard, alors que sa monture piaffait sous le poids de son cavalier et de sa propre armure de métal, le jeune seigneur quittait l'hôtellerie de campagne, reprenant la route vers sa destination.

- Ah... murmura-t-il, avec l'un de ces sourires nostalgiques, qui soulevaient le coin de ses lèvres en voilant son regard ; Otto m'aurait épargné cette mésaventure...

Durant le reste de son voyage, il songea au jeune écuyer germain qui l'avait servi par tous les temps, sur toutes les routes, avait triomphé de nombre combats avec lui, et péri de la plus sotte des morts, emporté par une vague, alors que, enivré par le vin des Zyclades, il prenait l'air sur le bastingage. Après trois nuits à la belle étoile, il se résolut à vendre le caparaçon de son cheval afin de financer la suite de son périple. Un armurier lui offrit quarante deniers pour le chanfrein, trente deniers pour le flançois et autant pour la barde de croupe.

- Cent écots ! Es-tu bien fou ? J'en tirerai au moins deux cent chez un frondeur.

- Essayez toujours, messire.

Le chevalier essaya ; et huit heures plus tard, il retrouva le chemin de l'armurier avec la mine des mauvais jours.

- Voici vos cinquante écots, dit le marchand.

- Tu m'en offrais pourtant cent ce matin, observa non sans acrimonie le seigneur, qui fut pour la seconde fois consécutive lésé en toute impunité.

- On ne dîne pas le matin, quand on est de noces le soir, répondit sèchement l'armurier d'une voix dont l'intonation péremptoire rejetait toute répliques éventuelles.

Après avoir délesté son petit cheval énergique et racé, et empoché le maigre produit de sa négociation, il poursuivit sa route, traversant mottes, châteaux, villages et seigneuries de toutes sortes, sans incidents notables, si ce n'est un temps pluvieux et quelques giboulées. Dans la forêt de Silfrengearn, la pluie tourna hélas à l'orage. Chaque fois que son coursier, pris au piège dans une ornière, s'extirpait de l'obstacle, il le félicita, ponctuant chacun de ses compliments par une douce caresse sur son encolure. Lorsqu'il eût franchi un ultime sous-bois où par chance il ne croisa ni routiers ni maraudeurs, il arrêta sa monture ; puis, donnant de l'éperon, il s'engagea dans une vigne, plantée à flanc de colline. La pente était rude, mais le petit cheval, courageux, parvint sans peine à monter jusqu'à son sommet rocheux. Altezzia lui apparût, à la faveur d'une éclaircie. Dans son souvenir, la citadelle était moins imposante et non moins populeux ; quelques centaines de famille, tout au plus, devaient survivre grâce aux travaux des champs.

Ce jour-là, pourtant, une foule immense s'était agglutinée autour des murs du Castel Altezzia. Cette piétaille était dense, hétéroclite : des pauvres hères, pour la plupart, des familles entières habillées de guenilles, et vers ses extrémités, autour d'un temple en bois, des tentes luxueuses pour les plus riches, et des gens d'armes veillant à leur sécurité. Le jeune seigneur distinguait aussi, sur la rive du cours d'eau qui protégeait la demeure des Syjel-Aquila, un vaste campement où s'affairaient marchands et acheteurs. Alors qu'il descendait de la colline, des misérables affluèrent en réclamant l'aumône ; le chevalier les écarta d'une rebuffade et fendit la foule jusqu'au château. Celui-ci se dressait, fier et étincelant, à l'embouchure d'une montagne dédaigneuse que l'on nommait le Pic de l'Aigle carmin, alimenté par un affluent du Silfrengaeru. Comme un flot de gueux l'entourait de nouveau, le chevalier battit du fouet pour tracer sa route, et traversa ses portes. Derrière la herse, deux gardes lourdement armés s'étaient figés à sa vue. Ils avaient reconnu son blason, l'aigle rouge-sang bordé d'or et d'argent sur un fond noir qui confinait au crépuscule.

- Ouvrez-moi, messieurs, fit l'homme.

L'un des deux sergents d'armes prononça quelques mots à son compagnon. Celui-ci, d'un pas leste, rejoignit la tourelle qui jouxtait la grille et s'y engouffra. Soudain, l'on entendit, venue du corps de grade, une voix forte qui résonnait dans l'enceinte :

- Sentinelles, aux flèches et aux chaînes, relevez la herse !

Quelques secondes suffirent, le mécanisme s'enclencha, la grilla s'enroula sur elle-même, et c'est ainsi que le chevalier Erik Casca pénétra les portes d'Altezzia. L'heure était à présent venue au jeune Valesse d'accomplir son devoir militaire, d'abandonner son existence et ses songes d'adolescents pour embrasser sa vie d'homme et endosser les responsabilités qui seront siennes.

descriptionDarzna na Anzal - Guerre et Paix  EmptyRe: Darzna na Anzal - Guerre et Paix

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Jusqu'à ce que la nuit s'abatte sur le monde et que l'heure n'était plus vraiment convenable pour rester dehors au lieu de se replier dans l'abri et le confort d'une demeure, personne ne remarqua l'absence de la jeune femme. Apprendre cela d'une quelconque manière n'aurait pas endommagé son ego, au contraire, cela l'aurait même flatté en soulignant un certain talent chez elle pour la discrétion. Ce qui était sûr cependant, c'est qu'Ozgë s'efforçait de ne pas trop penser à la maison. Imaginer sa mère en larme et son père prit de colère lui glacerait le sang et cette pensée lui intimerait l'ordre de faire marche arrière, se hâter de rentrer et se mettre à genoux pour supplier le pardon de ses parents.
Mieux valait penser aux choses tellement excitantes qu'elle allait découvrir et qui l'attendaient derrière cette forêt. Oui, il n'y avait qu'une poignée d'hectares d'arbres qui la séparait de ce monde étrange. Tous les arbres ici étaient les mêmes, que ce soit pour la couleur de leurs feuilles, la longueur moyenne de leurs branches, l'allure de leur écorce, mais au milieu d'eux en trônait un bien différent. Un arbre mort. Millénaire sûrement, qui avait perdu de sa belle couleur et de ses jolies feuilles, mais qui restait encore droit, se dressant en un vestige du passé pour les jeunes pousses. Mais ce n'était pas ça qui marquait vraiment une différence par rapport aux autres arbres aux yeux d'Ozgë.
Cet arbre, c'était la limite que les autres gamins ne dépassaient pas, que les adultes lui interdisait de franchir, que les sages mettaient en garde quant au non respect de cet véritable loi qui régissait la tribu. Un pas derrière cet arbre, et elle quittait réellement sa maison. Un pas derrière cet arbre, et elle allait se retrouver encore plus éloigné de son chez elle qu'elle ne l'a jamais été. Symboliquement, ce pas était similaire à une gigantesque montagne qu'elle devait franchir.
Quand elle se retrouva à une poignée de centimètres de l'arbre mort, elle se figea alors. Son souffle se fit court, sa gorge se serra, son cœur battait fort et ses yeux se perdaient dans le peu de vision de l'horizon que la lumière lunaire lui offrait. Elle ferma alors ses yeux, fit le vide dans son esprit en cessant au mieux le flot de ses pensées et inspira un grand coup, ne relâchant l'air l'ayant emplit quelques secondes après en rouvrant les yeux. Armée d'un courage nouveau, sa jambe s'anima à nouveau pour effectuer le fameux pas.

Ce "côté" de la forêt n'était pas fort différent de l'autre, sinon que le nombre de petites buttes, de ruisseaux et de grands rochers semblaient se multiplier alors qu'elle s'enfonçait davantage dans les bois. Ozgë n'avait pas de carte ou un quelconque plan pour se repérer, et se basait dans son ignorance sur les quelques discussions qu'elle avait pu entendre d'hommes de la tribu dont elle avait écouté les contenus, à leur insu bien évidemment. Son repérage se faisait principalement à l'aide d'une phrase qui, lui semblant étrange au début, se révéla plus clair derrière ses recherches et ses tentatives de compréhension. "Se faire guider par les Trois Dames" était une indication qui s'assura bien floue pour la jeune fille qui ne comprit pas directement qu'il ne fallait pas garder son regard ici bas pour rencontrer de mystérieuses femmes qui connaîtraient éventuellement le chemin, non, elle était bien loin de la réponse qui voguait dans le ciel à des lieues d'elle et c'était donc vers les étoiles qu'il fallait poser son regard. En effet, ces trois astres bien alignés semblaient briller à la même intensité et étaient d'une certaine beauté pour quiconque prendrait le temps de se poser un moment dans l'herbe fraîche pour offrir son attention aux cieux et en observer les beaux diamants dont ils étaient parsemés. De temps à autre, dans une petite clairière ou entre les branches de ces arbres touffus, elle pouvait les apercevoir, changeant ainsi sa route si elle s'en était trop éloigné et s'assurant que le trajet qu'elle adoptait ne lui ferait pas défaut.
L'intrépide inrelith continuait ainsi son chemin et les premières embûches qu'elle rencontra ne furent pas des terrains trop hostiles, des bêtes sauvages ou de terribles hommes de fer comme elle s'y attendait. C'était plutôt un ennemi qui s'immisçait lentement en elle pour s'emparer de ses muscles, de sa vision, de sa force. Le sommeil ne comptait pas l'épargner, et le froid, son allié, complotèrent pour l'arrêter. Malgré sa volonté, la raison l'emporta et elle se convainquit qu'un petit arrêt lui ferait le plus grand bien.
Ozgë adopta alors un rocher séparant deux arbres comme support sur lequel elle se reposerait pour le reste de la nuit. Elle posa sa main sur la pierre froide couverte d'une mousse verte qui s'accrocha à ses doigts qu'elle frotta ensuite contre la manche gauche de son manteau. S'adossant alors contre sa chambre de fortune, elle posa à côté d'elle sa gibecière qui contenait le peu d'affaire qu'elle avait emporté et retira son arc et son carquois qu'elle laissa aux côtés du sac avant de se recroqueviller sur elle même. Son manteau avait beau la tenir chaud, les petits courants d'air qui s'invitaient sur sa peau firent office de messagers l'annonçant qu'elle n'allait pas s'endormir aussi facilement si cet adversaire continuer de l'assiéger. Ozgë soupira avant de s'offrir une courte réflexion, après quoi elle leva son bras vers l'avant, ouvrant en grand les doigts de sa main en fixant le sol.

- Yagirma.

Une sorte de petit tourbillon frappa alors le sol qu'elle fixait, balayant feuilles, petits cailloux et grains de terre qui s'arrachèrent du sol face à l'intensité du vent soudain. Dans la bourrasque se révéla lentement une ombre, une silhouette imposante et dont la forme se précisa de plus en plus. Quand le vent s'en alla, la géante louve au pelage gris se tenait là, assise, en regardant Ozgë qui sourit chaudement quand son attention se porta vers l'invocation. Elle ne prononça aucun mot, regardant juste la bête dans les yeux un instant avant que celle ci ne se lève et s'approche.
Prenant le rôle qui était destiné au rocher, Asena laissa sa maîtresse en son sein, l'autorisant à s'adosser contre son flanc avant de l'entourer pour la garder bien au chaud. En fermant les yeux, la jeune inrelith caressa l'épaisse fourrure de sa fidèle amie avant de se perdre dans la fatigue et le confort qui se servaient du sentiment de sécurité que la louve lui offrait pour la faire s'assoupir.

Son réveil dans "l'inconnu" se révéla assez abrupt. Sur tout l'espace que le sol lui offrait pour tomber, une pomme d'un des deux arbres qui la surplombait décida d'adoucir sa chute en se servant de la jeune fille pour amortisseur. Ozgë se réveilla alors en sursaut, posant sa main sur sa poitrine à l'endroit où la pomme était tombée, avant de brièvement se redresser et de regarder autour d'elle. Croiser le regard d'Asena, toujours vigilante et aux aguets, suffit à calmer sa méfiance et à laisser son dos se poser à nouveau contre le corps de l'invocation. Regardant entre ses jambes, elle s'empara de la pomme qui avait roulé jusqu'au sol en comprenant vite qui était le coupable ayant commis le crime de lui faire peur à ce point. Plutôt que de sa lamenter, elle se réjouit plutôt d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent alors que son ventre se mettait à gargouiller.
Sortant de son sac un morceau de pain datant d'hier dont elle avait prit la précaution d'emporter avec elle, elle tira son couteau de sa ceinture et se mit à éplucher sa pomme et à la couper en morceaux, avant de s'en repaître en accompagnant cet humble petit déjeuner d'un maigre morceau du pain qu'elle préféra rationner et de quelques gorgées d'eau fraîche contenue dans sa gourde.
Après quoi elle rangea bien ses affaires et s'offrit un petit moment dans le confort du pelage d'Asena. Ozgë se mit alors à grimper sur le dos de la louve et à poser son visage contre l'arrière de la tête de l'animal dont elle entourait le cou à l'aide de ses bras. Elle lui caressa son pelage se situant à portée de main en déposant un petit baiser sur la fourrure qui couvrait le haut de son crâne. La louve répondit positivement à ces petites attentions en agitant la queue et en émettant un petit grognement tout doux qui exprimait sa satisfaction. Pendant une dizaine de petites minutes, elle s'offrit ce petit luxe qui déposa son esprit dans un bain d'aise et de répit avant qu'elle ne réunisse sa volonté et qu'elle se donne les moyens de se lever. Une fois debout, sa gibecière en bandoulière aux côtés de son arc et ses besoins remplis, elle s'étira avant de faire un signe vers Asena.
L'invocation disparu alors de la même manière qu'elle se matérialisa, dans une étrange bourrasque, tandis qu'Ozgë se remettait déjà en chemin. Les jours s'enchaînèrent sans qu'elle ne le réalise vraiment. Cette forêt semblait être infinie au point où elle avait presque passé sept jours dedans et qu'elle n'en voyait toujours pas la fin. Elle traversa encore de nombreux ruisseaux et flancs de collines avec plus d'aisance que précédemment grâce à la présence de l'astre solaire qui éclairait correctement sa route lorsqu'elle se décidait à progresser davantage lorsqu'il faisait jour. Un matin, les clairières commencèrent à se faire plus présentes et plus grandes, signe qu'elle s'approchait sûrement de l'autre limite de la forêt. Ne s'accordant aucune petite pause jusqu'à ce que le soleil soit à son zénith, elle décida de s'arrêter un moment sur une colline qui lui offrait une vue plus en hauteur, qui dépassait quelque arbres. S'asseyant à une souche, elle accorda du repos à ses pieds en regardant à nouveau l'horizon. Durant le jour, il n'y avait plus de belles dames pour la guider, mais elle s'était avisé tout au long du chemin de ne pas trop dévier de cette ligne droite qu'elle s'imaginait comme repère, aussi regardait-elle toujours vers là où allait cette ligne imaginaire.

Concentrant un peu son regard après qu'un détail se soit glissé dans son esprit, elle se redressa et plissa légèrement les yeux en mettant sa main sur son front pour la couvrir du soleil qui cherche à l'aveugler. Remettant son sac en bandoulière, elle se hâta de dévaler la colline et s'avança en courant vers l'avant, sans se méfier d'un quelconque danger ni chercher à être attentive dans sa progression de ce lieu qui lui est totalement inconnu.
Elle s'arrêta alors sur ce qui marqua pour sûr la fin de la forêt. Ici, il y avait moins d'arbre, mais ce qu'il y avait au sol l'interpella surtout. Un grand tracé de terre dans lequel s'inscrivait des lignes droites, des sabots de chevaux et des traces de pieds. Une vulgaire route en terre en soit, mais son instinct l'incita à se tourner dans la même direction vers laquelle les traces de pieds étaient tournés.
Après une légère hésitation, elle hocha la tête avant de s'engager sur ce sentier, disant adieu à la forêt et se retrouvant alors au milieu de champs et de prés. Elle ne croisa rien pendant un long moment et commença à s'inquiéter, jusqu'à ce que la route de fortune ne la guide près d'un poteau en bois qui continuait ensuite en une grande clôture faite d'étais en train de pourrir reliés entre eux par de la corde également en piteux état.
En s'y arrêtant, elle constata enfin une forme de vie : des vaches. Ozgë ne savait pas ce qu'était une vache, mais l'animal lui rappela les quelques yaks que sa tribu élevait pour le lait, la viande et la fourrure. Elle observa les ruminants en posant ses bras contre un large étai et en reposant sa tête sur ses mains superposées. La première pensée qui lui vint en tête fut l'ironie du sort qui se présentait ici : la première chose qu'elle vit de la civilisation des hommes de fer lui rappelait ses origines et sa conditions; tout au long de sa vie, elle s'était sentie similaire à du bétail dont la seule destinée était de naître au même endroit, de se reproduire au même endroit avant de mourir au même endroit. Destiné ... Ce n'est même pas un nom que l'on peut donner à cela. C'est de la folie que de se fermer à ce monde qui recèle tant de choses à découvrir. Non, Ozgë refusait d'être comme ces yak sans poils. Il en était hors de question.

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Althea Kéragoven

Althea prit soin de ne laisser paraître aucun sentiment inapproprié lors de la rencontre avec ses parents dans le jardin. Suite à cela, elle se dirigea vers la sortie, en direction de sa chambre. Tandis qu'elle traversa les long couloirs de marbre du châteaux,  elle devint folle de rage, prise de panique et ses pensées n'étaient concentrées que sur un seul et même sujet: Son futur époux. Elle savait pertinemment que ce moment allait arriver,  pourtant Althea n'arrivait pas à se résoudre de devoir quitter ce château et sa liberté pour s'assujettir à un homme qu'elle ne connaissait pas. Elle tourna à sa droite, et descendit les marches blanches, entourées par deux grandes statues de marbre représentant des chevaliers en armure blanche, la pointe de leurs épées au sol. Ses pas raisonnaient, le son prit la forme d'un écho qui n'allait être entendu par personne, comme pour l'opposition d'Althea pour son "époux". Au fur et à mesure qu'elle s'approcha de sa chambre, elle sentit son corps trembler, son esprit s'affoler. La colère ne perdit pas d'intensité et prit le dessus sur la jeune femme.  Cette colère, Althea le sentit, était néfaste pour elle et ce qui arriva..... Sa vision se mit à se troubler de temps à autre, ses sens se mirent en alerte, tel un danger imminent se trouvant proche d'elle. Une voix qu'elle avait auparavant entendue dans ses songes prit place dans ses pensées tandis qu'au même moment, Althea sentit son corps l'abandonner.

"Ce n'est rien de personnel ma chère, " annonça la voix." Tu n'es juste pas digne d'un tel pouvoir, mais moi oui." A cet instant Althea se mit à gémir de douleur, s'arrêtant devant la porte de chêne décoré de sa chambre. Elle n'arrivait plus à contrôler totalement son corps, une autre présence l'en empêchait., elles étaient deux.
"Donc je vais prendre, ce qui m'est du!"
Althea se calma tant bien que mal, la colère disparut en laissant place à de la peur mêlé à de la crainte et des picotements partout dans son corps. C'est au bout de quelques minutes, qu'elle finit par pénétrer difficilement dans sa chambre. Celle-ci était richement décorée, le Rouge et l'or étaient les couleurs dominantes dans cette pièce aussi grande que deux maisons de paysans, des tableaux furent accrochés de part et d'autres. Des mosaïques furent également placé ici et la, ceux-ci étaient illuminés par de grands verres qui permettaient une vue d'une partie du château familial.  
C'est avec peine, qu'elle s'assit sur son siège dorée ou elle consentit au sommeil de le laisser la bercer. Pourtant, suite à l'évènement précédent, elle ne trouva pas la force de dormir. Elle déposa donc l'invitation au bal sur son armoire, et s'empressa de récupérer trois portrait posés avec soin par son père sur son lit. Evidemment, ceux-ci représentaient trois hommes en armure de guerre, les portraits ne laissaient transparaitre aucun défauts. Elle se coucha sur son lit, recouvert de tissus couleur de bronze, et dont la douceur réchauffa le cœur d'Althea.  

Le premier homme ne l'intéressa guère,  il était blond et avait une mine sournoise qui se cachait derrière son joli visage enfantin.  Cependant les deux autres candidats choisis  par son père étaient intrigants.  L'un avait l'air assez jeune, son visage était impassible voir distant. Althea pouvait facilement deviner qu'il préférait la nature à la civilisation, de part ses vêtements ce qui le rendait plus "naturel" et intéressant que les autres. Or le deuxième était plus âgé pourtant paraissait plus fougueux, son visage reflétait la générosité et la malice, déconcertant.  Soudain, des bruits de pas retentirent jusqu'aux oreilles de la jeune femme. C'était un écho venant du couloir qu'elle avait empruntée auparavant, ce qui signifiait qu'il faudrait à cet individu une ou deux minutes avant d'arriver. Au son des pas, Althea aurait parié sur son jeune frère héritier, ou plutôt sur son père ce qui serai désastreux, puisqu'il voudrait sans doute connaître le nom de son futur beau-fils. Elle se releva,  prit la lettre de bal dans ses mains, s'assit sur sa chaise dorée, croisa les jambes et déplia cette lettre en faisant semblant de lire jusqu'à l'arrivée de cette personne. En plus de paraître occupée si son père arrive, elle montrerai son implication, bien que dans ses pensées, seul cette entité et la liberté ne l'intéressait réellement.

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[ Valesse ]

La pénombre avait empli la forêt lorsque Valesse s’était relevé. Lourd de culpabilité envers la renarde, et emplie de doute à la suite de cette révélation. Aussi loin de Altezzia mais toujours à vive allure.

« Mais que s’est-il passé bon sang ! Pourquoi n’y a t il aucun indice !? Que dois je faire !?» se lamenta le jeune homme le visage levé vers le ciel. Kaleo vint se poser sur l’épaule de ce dernier, frottant sa tête plumée contre celle de son compagnon. Valesse repris son calme et de son index caressa le plumage de l’aigle. Il se remis en scelle alors que les première goutte d’un pluie qui se déversa dans une nuit noire. Il leva le poing et fit surgir une flamme pour éclairer un périmètre proche de lui. Il laissa Cendre cheminer comme bon lui semblait. La pluie ne semblait pas s’arrêter, et dura en effet jusqu’au milieu de l’autre journée, laissant derrière elle un ciel nuageux. Valesse découvrit une grotte qu’il explora aussi bien physiquement que spirituellement, découvrant quelque être à l’esprit particulier. Il longea ensuite le Silfrengearn qui sur quelques miles avant d’essuyer un orage. Il observa les éclaire et écouta les grondements, se demandant si le ciel relâchait là une colère, avait il accumulé là une peine insupportable ? Il s’arrêta alors de penser, comprenant qu’il parlait de lui même.
Après quasiment une semaine de vadrouille Cendre se redirigea de lui même vers Altezzia, derrière Kaleo.
Personne ne fit attention au jeune homme qui marchait près de son chevale. Personne ne faisait attention aux vagabond boueux et poussiéreux. Il remonta dans sa chambre qui n’avait pas bougée. Tous étaient habitué à ces excursions, mais qu’en serait-il de celle ci ? Il pris un bain se décrassa puis alla s’endormir, lorsque le bruit de phalange sur le bois de sa porte retentit.

_____________________

À son annonce, Erik Casca suscita un frisson qui parcouru Altezzia jusqu’au châteaux en passant par le fort. Logiquement, le lord se devait d’accueillir l’arrivant, mais dans le cas présent c’est Lord Syjel et Valkrain Aquila qui se présentèrent devant le chevalier, qui avait été convié dans le grand hall chaleureusement éclairé du château. Une procession s’était organisé pour mettre à l’aise le voyageur sur lequel le périple se retraçait. Bassine pour se débarbouillé, vêtement et repas lui avait été vite préparé. Repas au court duquel se joignirent à lui les maîtres des lieux.

« Bienvenu à vous Ser Érik. J’espère que votre voyage jusqu’à notre contrée ne vous a pas trop usé. Vous pourrez jouir ici de tout les agréments et de la courtoisie des Altéens. »

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Altezzia - Valesse

S'appuyant sur six tours et un vaste corps de fortifications, rehaussée par une flèche et un donjon, taillée dans la craie la plus pure, la résidence des Syjel-Aquila semblait posséder des vertus d'éclats miraculeuses. Par beau temps, on l'apercevait les forêts environnantes. La pierre dont elle était bâtie l'habillait d'un manteau d'ivoire, comme ces forteresses que l'on prêtait aux émirs et aux sultans. Erik, lui-même, ébloui par un rayon de soleil éphémère s'immisçant entre deux nuages grisonnants crut apercevoir l'un de ces palais merveilleux. Il poussa son petit cheval sur la rampe d'accès, qui, partant de la basse-cour, serpentait jusqu'au logis. Le chemin pavé s'arrêtait au pied d'une muraille, devant un portail en chêne brun, lequel s'ouvrait sur une vaste terrasse. C'était là, au sommet de cette colline aplanie par le passage du temps, que Sirius Aquila avait élevé son château.

Habituellement saturée de chariots et de boutiquiers ambulants, l'esplanade s'était remplie en même temps que la plaine s'était vidée, pour former une procession dédiée à sa personne. Tandis qu'il traversait la haute-cour, Erik croisa un garçon d'aspect lourdaud, chargé de gros navets, qui sortait du donjon et trottinait vers les communs. Il le héla et lui confia sa monture, en songeant que le jeune gueux ne l'avait pas reconnu, et c'était tant mieux car aussitôt qu'on apprendrait son identité, son existence d'homme libre prendrait fin. Puis, comme il s'avançait devant une grande porte ouvragée, il s'arrêta soudain, pris d'un fin sourire de gaieté. Son chemin l'avait mené jusqu'à un pan de mur dénué de tout ornement, qui jouxtait une terrasse boisée où s'élevaient des exclamations... féminines. Une ravissante jeune femme blonde en sortit. Il aurait été d'un bien mauvais aloi que de soutenir le regard de la fille aînée des Aquila et Erik se contenta d'incliner la tête en signe de révérence et, implicitement, d'hommage à sa froide beauté.

Lorsqu'il eût franchi les portes de la citadelle et présenté ses respects au seigneur de ce grand pays nordique, le Chevalier se rendit prestement aux bains, ainsi que l'exigeaient les règles de bienséance. Sans délicatesse aucune, la servante lui enfonça sa tête sous l'eau ; le jeune homme se débattit un bref instant, avant d'en ressortir en riant.

- Est-ce ainsi que tu me laves les cheveux ? En me noyant ? interrogea ser Erik, avec un sourire en demi-teinte.

A coté de la grande cuve pleine d'eau chaude, les deux servantes se moquèrent de lui.

- Dans cette eau s'effacent toutes les méchancetés que tu as faites dans ta vie, dit l'une.

- Plaise au Créateur que tu restes ainsi pur longtemps, rétorqua l'autre.

Et elles recommencèrent à appuyer sur la tête du jeune chevalier. Comme il s'ébrouait de nouveau, Erik aperçut son père à travers la vapeur qui remplissait la salle ronde du donjon. C'était un homme déjà grisonnant, le dos voûté, qui regardait dans chaque cuve si l'homme qui s'y lavait était son fils.

- Erik, mon fils, quelle joie ! A peine suis-je arrivé au château pour accomplir mon devoir de vassal auprès de mon cousin Syjel, que j'ai appris l'heureuse nouvelle : tu vas être honoré de la charge d'éduquer le jeune Aquila à l'art de la chevalerie. Il en va de soit que tu en seras doublement récompensé.

- L'avez-vous déjà vue, Père ? Elle était si belle que de la regarder je me sens tout troublé.

Les servantes habillèrent Erik d'une tunique de lin fin, d'une robe qui tombe en larges plis jusqu'à ses pieds, tandis que le vieux Lord s'abandonnait à sa joie.

- Demain sera le plus beau de ma vie : assister à l'ascension de notre Maison, de celle de mon fils unique. Quel dommage que ta mère soit restée dans notre château et ne puisse t'admirer.

- Mais Hélène sera là, dit Erik en souriant. Elle restera pour la fête et partira ensuite vers la demeure de Gersanden.

- Cesse de me parler de cette Hélène ! s'exclama le père. Le lord-suzerain d'Alta m'a confié qu'il souhaitait la voir épouser un Princeps et ainsi, lui assurer un avenir grandiose dans la Capitale.

- La voir épouser l'un de ces rustres félons !

Sur le visage d'Erik passa l'ahurissement, puis la consternation.

- Mais qu'as-tu ? s'étonna son père, qui se tourna aussitôt vers les servantes. Il est tout pâle. Sans doute que ces six mois consacrés à la défense de l'Empire l'ont éreinté, et que le bain est trop chaud. La jeunesse d'aujourd'hui n'est guère résistante.

Et le châtelain secoua son fils par les épaules.

- Allez, fils, de la hardiesse !

Erik passa sa main sur son front et déclara d'un ton rêveur :

« C'est que j'ai vu une image de cauchemar : un traître félon et méprisant s'approchant d'une demoiselle... C'était comme le loup auprès d'une brebis, comme... »

La servante l'interrompit :

- Mais donne donc ton bras, sinon je n'arriverai jamais à t'enfiler ce manteau fourré de petit-gris. Vous n'avez jamais vu votre fils aussi beau, messire Casca. Maintenant le voilà prêt pour le diner.

___________________________

Ainsi qu'il lui advenait parfois à l'improviste, mais de loin en loin, le sentiment de sa chevalerie enchanta soudain Erik comme il tendait sa coupe à une servante puis reprenait sa place à la table des Lords. Aussi la saveur fruitée du liquide rosée lui mit-elle sur ses lèvres un sourire de satisfaction. Malgré la fumée qui, lourde de relents de viandes rôties, de pain chaud, stagnait dans la grande-salle, il se discernait sur les parois de pierre grise l'éclat des bannières alternées. Le blanc de l'aigle aquila, le sien qui était d'écarlate et le lion noir des Syjel... Un rhapsode, là-bas, tout au bout, entonna une ballade aux accords de la grande harpe, mais à peine sa voix passait-elle la clameur du feu, le fracas des plats et des pots d'étain, la rumeur confuse de la venue des grands seigneurs d'Alta que tous se turent. Lorsque ces derniers prirent place, Erik les salua avec le respect due à leur âge et leur rang. Quoiqu'un maigre lien de sang subsistât entre les trois hommes, les usages selvyens exigeaient une pudeur et une politesse résolue lors de leurs échanges qui avoisineraient presque à la froideur. Cette dernière, évidemment, n'excluait pas l'affection et l'estime réciproque.

-  Merci. Je ne vous remercierai pas assez de votre hospitalité, sires. Votre délicatesse et votre générosité vous honorent, repondit-il en inclinant légèrement son visage. Ainsi que l'exige l'édit impérial du Magister Palati, je suis venu ici, sur les recommandations de messire mon père, afin d'honorer le devoir que vous m'avez chargé d'accomplir. Ce soir, je renouvelle donc mes voeux : j'escorterai votre héritier au seuil des terres de l'ordre vendalien et je m'assurerai de sa sécurité et de la protection de ses biens durant sa conscription, déclara-t-il d'un ton strict qui laissait percer, d'une certaine manière, sa propre anxiété.

Dernière édition par Templar le Dim 4 Mar - 23:46, édité 1 fois

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Istrasie - Keragoven Althea

Indubitablement, la situation de la jeune demoiselle était délicate. A une époque où le calcul froid et pragmatique avait la préséance sur les émois sentimentaux, les aspirations des femmes issus de la noblesse étaient rarement considérées. Elles n'étaient que des pions dans le grand échiquier politique selvyen ; et plus rare encore furent celles qui présidèrent à ce macabre jeu des trônes, où les têtes tombent aussi vite que s'élèvent les ambitions des ambitieux. Jeu des trônes. Un beau titre, quoiqu'il soit un tantinet trop précieux et prétentieux pour correspondre à la situation présente. N'en déplurent à ceux qui entreprirent pareilles conquêtes, la soif de pouvoir était rarement étanchée et nombre d'intrigants, au demeurant si lucides, raisonnés et habiles, périrent de la plus pathétique des morts dans le dessein de la satisfaire. Suprême déshonneur, la politique était une affaire d'hommes avides et perfides à qui la bassesse se conjuguait à un audace éhonté pour lesquels, à juste titre, la morale n'était rien d'autre qu'une fable dont on abreuve les sots et les naifs, ou un simple outil aux services de leurs imaginations retors. En effet, pourquoi le malandrin s'embarasserait-il d'une armure lors de ses larcins ? Mais pourquoi ne pas la revêtir lorsque vos adversaires se munissent de poignards, à fin de réduire l'impact de leurs coups et mieux les occire ? Le pragmatisme, voilà tout. Ces douzes lettres, dont le sens est si évident, constituent le socle de la pensée de tout stratège politique pour qui tout se fond sur le calcul et les complots. Pour s'accaparer le pouvoir, la femme constitue une arme redoutable.

Voilà ce que le père d'Althea aurait pu lui dire, mais, loin s'en faut, car la morgue des seigneurs n'a pas de limites, il se tut.

- Ma fille ? fit-il en ouvrant lentement la porte.

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Hassling - Ozge

Par une curiosité qui confinait presque à la témérité, la jeune fille avait fait son premier pas dans la civilisation... Elle venait de franchir le seuil des terres collectives appartenant à une modeste communauté paysanne isolée d'entre tous, située dans la partie méridionale de la Pars orientalis de l'Imperium selvyen. Une grande colline où se rassemblait en contrebas un regroupement bigarré et enchevêtré de chaumières en bois surplombait les champs de blés et de seigles qui assuraient la subsistance du village. Au loin de la jeune Inrelith, un petit berger, un enfant pas plus âgé de dix ans, guidait son troupeau de moutons.

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[ Valesse ]

-L'heure de chacun arrive tôt ou tard, le devoir ne s'enquière pas des circonstances. Mon père était souffrant et ma mère portait ma sœur lorsque j'ai dû accomplir le miens. Cependant j'ai compris par la suite que faible comme je les ai quitté je n'avais guère plus que des mots à leur apporter. Tendis qu'à mon retour, il ne me manquais plus que le titre pour décharger mon père de son fardeau et le laisser se reposer en attendant de rejoindre mes aïeux. Déclara Herennius avant d'en venir à ce qu'il introduisait. Mon beau fils, feu Lord Aquila nous aillant quitté et son fils disparu, Valesse se retrouve seul héritier, puisse t-il connaitre la même transformation que la mienne et porter fièrement la succession de la ligné de Sirius.

-Valesse est un brave garçon, je suis quelque part soulagé, dis Valkrain, connu pour sa franchise. Son frère prenait une voie particulièrement dangereuse, ignorant les préceptes de notre ordre et se forgeant une arrogance étrangère aux Aquilas. J'ai eu sous mon aile Valesse et il est fortement familiarisé de nos coutumes chevaleresque. Ajouta Valkrain alors que des portes s'ouvrirent pour laisser passer la veuve de Altezzia. Tout de noir vêtu, accompagnée de ses caméristes, elle tâcha de sourire poliment au chevalier venus quérir son fils.

-Bienvenu dans notre demeure brave chevalier. Veuillez m'excuser, mon esprit est tourmenté en ces temps car mon chagrin n'est que trop récent. Un lord, un mari, un fils et maintenant l'autre. Votre arrivé ne m'enchante hélas guère, mais le devoir ne s'enquière pas des circonstances, dit-elle, ressortant une phrase de son père qu'elle avait longtemps entendu. Alors puisse l’inquiétude d'une mère vous suivre et vous aider à me rapporter mon fils. Fils qui finit par se montrer enfin. Vétu d'un haut noir brodé de blanc et ciel, d'un bas de la même couleur et de bottes brunes. Il suscita l’intérêt de tous comme depuis les événements tragiques. Valesse se retrouva alors dans cette positon d'inconfort qui ne lui donnait qu'une seul envie, fuir, comme voulant sortir la tête d'une ruche. Il salua poliment ses aînés et baisa la joue de sa mère avant de se tourner vers Erik auprès du quelle il se reprocha.

-J’espère que vous êtes venu m’emmener loin d'ici. Souffla Valesse en tendant sa main au chevalier, la mine pâle et le regard fatigué.

Dernière édition par Rhaella le Mar 6 Mar - 20:02, édité 1 fois

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Ozgë resta un petit instant à cet endroit, laissant l'afflux de ses pensées et réflexions se mélanger dans son esprit en laissant son regard se perdre également dans le paysage campagnard qui se trouvait face à elle. Assez troublée, un flot d'idées négatives et de réalisations un peu tardives vinrent ainsi la perturber, se matérialisant sur son visage à travers ses sourcils froncés et son air inquiet. L'indépendance et la liberté véhiculaient ensemble un sentiment excitant et soulageant mais la réalité et ses dures vérités n'en étaient pas pour autant amoindries, loin de là. Qu'allait-elle faire ? Non, que fallait-il faire ? La question était plus appropriée ainsi. Ozgë ne parlait pas un mot d'une langue qui ne soit pas la sienne, elle avait aucun repère, aucune aide possible à laquelle s'attendre. En devinant sa nature, rares doivent être les bons samaritains qui seraient prêts à lui venir en aide, cela était très probable. En échauffaudant son plan de libérté, elle s'était toujours dit qu'elle finirait par se débrouiller, par improviser, aviser. Maintenant qu'il était l'heure de se débrouiller, d'improviser et d'aviser, sa confiance se faisait moins bruyante. Le destin avait entièrement les mains sur elle, et la route à suivre correspondait sur le plan terreste à ce chemin de terre qui faisait le long du paturage à côté duquel elle venait de prendre une petite pause. En levant son regard au bout du sentier, elle put alors apercevoir une colline au pied de laquelle s'échappaient vers les cieux des colonnes de fumées. Elle crut à un feu, mais son regard finit par prouver le contraire quand l'origine de ces nuages grisâtres semblait être de simples maisons. Des "yourtes" des bois comme se dit Ozgë en voyant les chaumières de paysans, déjà plus sophistiqué que sa demeure ne l'a jamais été. Cet amas de demeures ne semblait ne pas être très loin, et seul un troupeau de bêtes et une petite clairière la séparait du village. Elle n'avait pas vraiment beaucoup de choix. Elle devait s'en approcher. Les dés étaient jetés.

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Altezzia - Valesse

Le Chevalier écouta très attentivement les paroles de ses aînés et tint aussi compte des mots de la Dame Aquila. Le devoir ne s'enquière pas des circonstances. Dans le monde de la chevalerie, cette phrase détenait la valeur d'un dogme : il fallait servir loyalement son seigneur, son suzerain et son empereur, honorer ses serments et la parole donnée, protéger les faibles et les indigents, ne jamais s'abaisser à gagner de l'argent pour son profit personnel et maintenir en permanence une attitude digne. Pourtant, il parût très vite à Erik que le code de la chevalerie ne s'était jamais étendu sur sa propre ambiguité et sur la difficulté à l'appliquer. Entre son devoir et son amour, que devrait faire le Chevalier ? Chacun répondrait volontiers qu'il devra accomplir ce qui est bien, peu importe son prix. Hélas, nul n'est exceptionnel. Combien pèserait le devoir face à la femme que l'on aime ? Face au sentiment que l'on ressent lorsqu'on étreint son enfant entre ses bras... ? Ou face au sourire de son frère ? Nous sommes tous humains. Nous faisons notre devoir lorsque cela ne nous coûte rien, et dès lors, il est simple d'avoir de l'honneur. Cependant, tôt ou tard dans la vie d'un homme, vient le jour où cela n'est pas facile, un jour où il doit choisir, songea-t-il en voyant s''avancer vers lui ce jeune homme au teint hâlé qui n'avait en lieu et en place nul trait physique commun avec son grand frère, Valrio. Le devoir ne s'enquière pas des circonstances... Peut-être devrait-il. Il serait plus juste et plus honorable qu'une action ne soit plus seulement considérée selon son principe, le devoir qui la préside, mais estimée en fonction de sa capacité à accroître le bonheur du plus grand nombre, au mépris peut-être des serments magistraux. Discrètement et sans que personne ne le remarque car cela pourrait lui coûter cher si l'on le surprenait ainsi, Erik sourit. La philosophie morale, si elle lui fut enseignée par des lettrés avisés, ne faisait pas parti de ses attributions en tant que chevalier. Pour l'heure, son devoir était de former cet héritier prestigieux. Et je m'acquitterai de cette tâche, conclut-il en se levant prestement vers son cousin, lui répondant par une poignée de main énergique.

- Je vous emmènerai à l'Ouest, seigneur Valesse. l'Ouest sauvage. Là, vous accomplirez votre devoir où vous guerroierez pour asseoir la gloire de votre maison mais également, pour servir notre auguste nation, fit-il d'une voix péremptoire.

Dernière édition par Templar le Mer 7 Mar - 19:47, édité 1 fois

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Althea Kéragoven

Althea se leva en signe de respect, son père l'interrompit dans son élan, lui faisant signe de s'asseoir.

-Oui, père? Répondit elle dans un ton des plus neutres.

Nevis referma la porte,  avant de se retourner. Vêtu d'un habit noir simple, un pantalon et de bottes en cuir marrons, Althea devina qu'il n'était pas très occupé aujourd'hui, car son habitude était de revêtir son costume noir de jais et rouge écarlate. Costume qui avait la particularité de faire apparaître  une grande partie de son dos tatoué et musculeux nu. Or, ce n'était pas le cas.

-Alors, à tu choisie parmi les trois portraits?

-Le choix est âpre.  

-Pourtant il le faut,  car tel est ta destinée.

La destinée, Althea la maudissait de toute son âme.  Elle avait un lu un jour que la destinée et le hasard était un tout, et que la création avait besoin de hasard. Est-ce également le hasard qui fit que la destinée des femmes d'aujourd'hui n'étaient bonnes qu'à engendrer la descendance de leur mari? Cette fameuse destinée lui avait fit remettre en question l'existence même de ce fameux dieu déchu, Kératon. Cette réflexion ne lui était pas anonyme, pourtant elle y pensait souvent. Néanmoins, son père la sortit de sa torpeur.

-Althea, j'exige des réponses! Soit honorée que je te laisse choisir ton époux, tes frères n'ont pas eu cette chance.

-Je vous demande pardon, père. Je ne veux guère du premier cependant, je ne peut choisir entre les deux derniers. Je vous prie de croi... Elle se tut.

Elle voyait le visage de son géniteur faillir sous l'impatience, impatience qui mènerait irrémédiablement à la colère. Elle détourna le regard vers les grandes vitres qui illuminaient la chambre, mais qui permettaient également la vue d'une vaste partie du domaine. L'on y voyait les champs dorés des fermiers, les forets denses de chasse et les ruisseaux qui parcouraient le domaine. La situation ne prêtait pas à ce type de distraction, pourtant elle rêvait de pouvoir quitter le château, de voir autre chose que de la pierre et des champs, des fermiers et des hommes vêtus de beaux habits, des beaux jardins et des bouquins. Son père aperçut pendant e court lapse de temps, la détresse de la jeune femme, une détresse auquel il ne pouvait se permettre de répondre.

-Soit, je choisirai donc entre ces deux prétendants. Ne sois pas inquiète, ce sont d'excellents partis qui prendront soin de toi, je m'en assurerai.

Dans l'esprit de la femme Kéragoven, ce n'étaient que de simples mots que l'on pouvait effacer dès le lendemain. L'après-midi allait laisser place à la soirée. Son père reprit:

-Dès que le soleil ne sera plus visible, je veux que tu sois prête, puis tu monteras à cheval accompagnée de soldats qui te conduiront en toute sécurité au lieu indiqué. Ton frère cadet y participera également afin de pouvoir se confronter aux contacts de notre famille. Veille à ce qu'il ne révèle aucun secret et fais toi discrète. Tu y rencontreras probablement ton futur époux, sinon quoi je te recommande de ne pas fréquenter d'hommes, cela pourrai nous nuire.

-Votre volonté à été entendue, père.

Il lança un dernier regard en direction de sa fille, qui aurait paru froid à un inconnu. Or, ce regard qu'il jeta, était un regard d'adieu, celui qui nous hante chaque jour jusqu'à notre dernier souffle. Puis il partit aussi simplement qu'il était venu. Althea jeta un autre regard à travers les vitres. "Le temps passe vite, trop vite " songeât-elle.  Nonobstant des couleurs que le soleil orangé à cet heure-la faisait nuancer,  le devoir familial l'empêchait de contempler une fois de plus, la beauté sauvage. Elle se leva, choisit sa longue robe rouge préférée, avant de l'entourer autour de sa taille avec un laurier en or afin de la maintenir la fermement sur elle. Elle prit le temps de coiffer ses cheveux lisses, en  déposant des perles ici et la. Elle ne lésina pas sur les accessoires, ajoutant des plumes d'or sur ses cheveux, ou en emportant une  bague en Rubis, qui cachait derrière la pierre un socle contenant une poudre empoisonnée. Un valet toqua à la porte afin de la faire chercher. Elle prit l'invitation et accourut à l'entrée, à la cour ou l'attendait six hommes armées de longue lance, d'épée courte et de bouclier rond, ainsi que huit chevaux blancs et le frère cadet d'Althea: Arsène. De trois ans son cadet, il à néanmoins reçu une éducation rigoureuse dès ses dix années. Tandis qu'Althea s'approcha de sa jument, Arsène vint à sa rencontre:

-Tu est charmante ce soir. Prête à festoyer, ma sœur?

-Tu n'est point ici pour t'enivrer, mon frère. répliqua-t-elle sèchement.

-Je t'en prie, on croirait voir père!

La demoiselle lança un regard noir, très expressif, avant de monter sur sa selle. Les protecteurs des jeunes Kéragovens adoptèrent une formation en cercle avant de se mettre en route vers un lieu ou les intrigues ne sont qu'en réalité des jeux mortels.

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Hassling - Ozgë

Les dés furent ainsi jetés. Aux alentours, les tintements joyeux des clochettes accrochés au cou des moutons et les ordres du petit berger résonnèrent dans la vallée, indiquant à l'ensemble des troupeaux de se diriger vers l'abreuvoir et vers l'étable pour étancher leurs soifs. En regardant de plus près, l'enfant remarqua une étrange silhouette, qu'il ne reconnût bien évidemment pas. On entendit dès lors des exclamations à l'attention de cette intrus dont la démarche était si étrange.

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Dernière édition par Rhaella le Sam 17 Mar - 0:21, édité 1 fois

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[Yuri] [Valysie (Est)]

Une violente crise de toux courba le dos de Yuri, qui s'agrippait à ses genoux d'une poigne qui devenait douloureuse. Le village était loin derrière lui, à présent; contrairement à ses problèmes, qui s'annonçaient. Il tâta sa poche. Le vrai malheur aurait été d'avoir laissé le peu d'épargne qu'il lui restait en proie aux flammes. Il compta... quelques pièces. Une nuit dans une auberge insalubre, pas plus. Alors, il se coucha sur la terre parsemée de petits cailloux qui lui rentraient dans le dos, reprit son souffle et réfléchit. On n'avait jamais assez de main-d’œuvre, dans ce vaste tsarat de Valysie. Il pourrait marcher, s'arrêter, reprendre la route, trouver un nouveau village, travailler à nouveau: les Slaves n'étant pas répertoriés de manière rigoureuse, il pourrait passer incognito n'importe où.
Il songea à ses parents, au vieil homme qui finissait de mourir dans la mine. Ils ne savaient même pas où il était à présent; s'il était vraiment mort, ils ne le sauraient pas non plus.
Cette nuit-là, sa famille lui manqua terriblement. Si seul...
- Je ne peux pas retourner à la mine, finit-il par dire, avant de penser: Je ne peux plus travailler... pour eux.
Dans l'immédiat, il devait trouver un refuge: le vent lui glaçait l'échine.
Se levant, il marcha vers une zone plus dense, devinant le chemin devant lui (il manqua de tomber plusieurs fois). Il avait fourré son carnet dans son sac, usé par le temps et le travail, plein de trous rafistolés vulgairement, qu'il portait sur l'épaule. A plusieurs reprises, il dut le changer de place: il fallait tenir le sac de la main pour éviter qu'il tombe, et à cause du froid, il changeait régulièrement de main, pour pouvoir mettre l'autre dans sa poche.
L'apparition soudaine du bonhomme en bâtons lui trottait en tête. Un Slave comme lui ne connaissait pas le concept de hallucination - pas plus que les autres nouveaux concepts scientifiques. Il n'en savait pas grand chose de l'énergie vitale ou de ses applications diverses. Aucun de ses congénères n'en avait possédé. Son imagination? Ou un signe de divin? Il préférait croire au signe: le signe lui indiquait que sa voie était celle à suivre. Le signe le dissuadait de retourner à sa vie de bête.
Pour le restant du chemin, Yuri s'amusa à créer des phrases qui rimaient en elle, et qui "sonnaient bien" ensemble, pour distraire son esprit de ce froid insoutenable. Et ainsi, chantonnant, il s'approcha d'une ville -- ou, le terme n'étant peut-être pas approprié pour décrire ce semblant d'architecture et d'organisation, une zone dense. Les auberges étaient reconnaissables. Celle-ci était sombre, aussi sombre qu'une bâtisse puisse l'être au milieu de la nuit noire. Il poussa la porte, qui grinça: un homme, petit et frêle, au regard hagard, aux cheveux crépus, le dévisagea. Deux ivrognes beuglaient autour d'une table.
- Bonsoir, monsieur, lança-t-il, le cœur serré d'angoisse. J'aimerais passer la nuit ici.

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l'Orient valysien - Vali Yuri

L'aubergiste, dont la mine patibulaireaccentuait sa déplaisante apparence malingre, lorgna d'un regard vitreux à l'endroit du miséreux qui s'adressait à lui. Un haussement de sourcil à qui succéda un soupir furent ses deux premières réponses.

- Z'avez de quoi payer, mon bon m'sieur ? J'fais pas la charité ici, ni d'cadeaux, d'ailleurs. Si vous êtes l'un de ces gars qui se prennent pour les rois de ce coin, dégagez vite, rétorqua-t-il avec une intonation ainsi qu'une expression qui étaient toutes sauf chaleureuses, et qui laissaient poindre l'inquiétude.

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[Yuri] [Valysie (Est)]

Yuri resta un moment immobile en fixant son interlocuteur. Il était confus.
Puis, soudainement, il s'affola, porta ses mains à ses poches en répétant un "Bien sûr!" timide, en sortit toutes ses économies et les posa sur le comptoir, dans une maladresse affligeante. Il aurait été plus sage de se renseigner sur le prix d'abord.

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l'Orient valysien - Vali Yuri

Visiblement, l'homme ne voulut pas prendre de risques en se hasardant à duper ce jeune homme qui lui parût aussi étrange qu'inconscient. Il lui loua la chambre à un prix tout-à-fait respectable.

- Prenez celle d'en haut, si vous voulez bien m'suivre... commença-t-il, avant de s'arrêter subitement.

- Et il se balancera au bout d'une corde ! Ho, ho !

L'homme qui venait de parler se frappa bruyamment la cuisse et éclata d'un rire grinçant et aigu. Il regardait ses auditeurs d'un air crâne et vida d'un trait le gobelet de vin posé à côté de son coude. Les flammes bondirent et vacillèrent dans la cheminée de l'auberge. Nul ne lui répondit.

- Stanislaw Chalamenko, le mage ! railla la voix grinçante sur un ton fielleux. Qui faisait commerce des arts obscurs ! Versé dans la magie noire ! Par le Créateur, toute son abominable puissance n'a pas pu le sauver lorsque les soldats du Khnyaz ont cerné sa tanière et l'ont capturé. Il avait fui lorsque les gens s'étaient mis à jeter des pavés sur ses fenêtres, avec l'intention de se cacher puis de se réfugier au sud. Ho ! Ho ! C'est au bout d'une corde qu'il va se réfugier ! Une journée bien remplie, ma foi.

Il laissa tomber sur la table un petit sac, sonnant et trébuchant.

- Le prix de la vie d'un mage ! exulta-t-il. Qu'en dis-tu, mon cafardeux ami ?

Cette question s'adressait à un homme taciturne, de grande taille, assis près du feu, et tout de noir vêtu. Ce sinistre individu, à la fois maigre et vigoureux, aux sinistres vêtements, tourna son visage à la pâleur cadavérique vers celui qui s'était adressé à lui et le fixa de ses yeux profonds et glacés.

- Je dis, répondit-il d'une voix grave et sonore, que tu as commis en ce jour un acte méprisable. Ton mage méritait sans doute la mort, mais il te faisait confiance, t'appelait son seul ami, et tu l'as trahi en échange de quelques pièces crasseuses. Il m'est avis que tu le retrouveras très vite, dans les bas-fonds des Enfers.

Celui qui avait parlé le premier, un être courtaud, au visage gras et déplaisant, misérable dans ses manières et son accoutrement, ouvrit la bouche comme pour répliquer sur un ton hargneux, mais il hésita. Les yeux de glace soutinrent son regard quelques instants puis le grand homme se leva d'un mouvement souple, et sortit de l'auberge à grand pas.

- Qui était-ce ? s'enquit-il, avec un certain ressentiment. Qui est-il pour préférer les adeptes des magies noires aux honnêtes gens ? Ma parole, il ne connaît pas sa chance ! Insulter Wladimir Tayev et en sortir vivant !

L'aubergiste, agacé, ignora le jeune homme qui était à ses côtés et se pencha en avant, saisit un tison pour allumer sa pipe à long tuyau et répondit sèchement :

- Tu as de la chance, toi, Viktor, d'avoir tenu ta langue. Ce type s'appelle Krum. Il est aussi dangereux qu'un loup.

Wladimir grommela, proféra un juron à mi-voix et replaça sa bourse dans sa ceinture, l'air renfrogné.

- Comptes-tu passer la nuit ici ?

- Oui, répondit-il, amer. J'aurai préféré rester pour assister à la pendaison de Stanislaw, demain, mais je dois partir au Nord.

Le tenancier remplit leurs gobelets.

- A l'ame de Stanislaw. Que le Créateur ait pitié de ce type, et puisse ce nécromancien échouer à se venger comme il te l'a promis, mon gars, lâcha l'aubergiste en buvant son verre.

Wladimir Tayev sursauta, jura, puis éclata d'un rire fanfaron et téméraire. Son rire sonna creux et se brisa sur une fausse note.

Dernière édition par Templar le Dim 11 Mar - 14:38, édité 1 fois

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[Yuri] [Valysie (Est)]

Yuri n'avait écouté la discussion qu'à moitié. Son attention s'était surtout dirigée sur l'individu tout de noir vêtu. Intimidant! tant dans son expression que dans ses mouvements. Lorsqu'il prononça ce mot, "Enfer", le corps de Yuri fut parcouru de frissons. C'était là l'essentiel de ce qu'il avait retenu, probablement parce qu'il s'agissait sans aucun doute d'une menace.
Le Slave voulait à présent savoir, plus que dormir - et peut-être avait-il ressenti le besoin de parler, un acte inconscient pour alléger sa solitude croissante. Il se racla la gorge, et demanda, sur un ton poli:
- Monsieur, qui est Krum?
Mais sa question dissimulait ce que le garçon voulait véritablement découvrir, mais n'osait pas aborder, par crainte d'une réaction hostile: à savoir, la magie.

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l'Orient valysien - Vali Yuri

L'aubergiste considéra durant un court instant la question du jeune homme, le regardant d'un air passablement distrait tandis qu'il nettoyait avec un chiffon troué le fond d'un verre couvert de moisissures.

- Ce n'est pas de tes affaires, jeune couillon. Krum est une sorte d'épée-à-louer, si j'ai bien compris. Il est aussi agréable qu'une rage de dent, dit-il en éternuant sans aucune délicatesse. Va te coucher et fais pas chier avec tes questions. Les plus bavards ont souvent la langue tranchée. Je te dis ça, avec mon expérience de tenancier.

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[Yuri] [Valysie (Est)]

Yuri baissa les yeux tout en hochant la tête, assimilant cette information nouvelle. Quelle sagesse il avait eu, de ne pas aborder le thème de la magie noire! Ce Wladimir, pourtant... était bien bavard. Il faisait plus que poser quelques questions - mais il était aussi de loin plus effrayant. Yuri le dévisageait justement. Quel vulgaire personnage! Yuri avait connu des mineurs défigurés et boiteux ayant plus de grâce que lui. Il ouvrit la bouche, comme pour l'interpeller, mais s'arrêta net. Il n'avait rien à lui dire de toute façon.
Yuri se tourna à nouveau vers l'aubergiste, le remercia, et s'apprêta à monter.

Dernière édition par Nightwing le Dim 11 Mar - 15:11, édité 1 fois

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l'Orient valysien - Vali Yuri

Le tenancier fit mine de répondre au jeune homme par un hochement de tête. Celui-ci trouva donc sa chambre, laquelle était dans un piteux état et accusait de la négligence du propriétaire à entretenir son logis. Un grand lit horizontal, une table de nuit faite d'un bois de piètre qualité et un trophée, la tête fraîchement coupée d'un cerf, trônant au-dessus du dormeur étaient pour ainsi dire le seul mobilier de la chambre. Rudimentaire, dirait-on, mais il n'aurait pas échappé à Yuri qu'aux confins du Tsarat, les populations slaves était d'autant plus exploitées que les demeures des aristocrates valysiens resplendissaient de faste et de richesses extravagantes, et que la pauvreté était la véritable maîtresse de cette vaste principauté orientale.

Alors que le crépuscule mourrait au matin, le jeune homme se réveilla. Dehors, comme il pouvait le voir à travers les volets vétustes, le monde blanchissait avec les premières lueurs de l'aube. Soudain, un bruit retentit.

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[Yuri] [Valysie (Est)]

Les membres encore engourdis, Yuri baillait lorsque le bruit gronda. Instinctivement, il ramassa le carnet qu'il avait posé sur la table, ouvert sur une page sur laquelle il avait dessiné, puis refaçonné, le corps de la tête cerf qui l'avait surveillé toute la nuit, et qui l'avait maintenu éveillé longuement, comme un camarade de chambre désagréable. Il enfoui le carnet au fond de son sac, tendit l'oreille à nouveau, et attendit. Il hésitait à descendre. Et si c'était Krum?

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l'Orient valysien - Vali Yuri

Le bruit retentit une seconde fois, faiblement. L'on pourrait croire qu'un chat grimpait au mur extérieur en s'aidant de ses griffes. Un troisième bruit se fit aussitôt entendre, comme si quelqu'un essayait maladroitement d'ouvrir les volets...

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